5 questions à Don Hatali

  1. Ton parcours, ta discipline : Parle nous de ce que tu fais et comment as-tu commencé à chanter/écrire/autre discipline ?

Merci pour l’interview, ça fait vraiment plaisir et je trouve que c’est toujours une chance de faire une auto-évaluation.

Parcours : Avant de venir au Canada je vivais en Belgique et en partant un ami m’a demandé « qu’est-ce que tu feras au Canada, ils ne jouent pas au foot et tu ne sais pas patiner, tu va devenir rappeur ? » et cette image m’accroché, je pouvais m’imaginer comme musicien très clairement et en 1999 je me suis lancé.

Discipline : la chanson « J’aurais voulu être un artiste » de Claude Dubois, m’a aussi touché dans le sens que je ne voulais pas avoir de regret pour ne pas faire ce que je m’imaginais faire. Donc à l’Age de 14 ans mon rêve de devenir footballeur s’est converti en rêve de deviner artiste.

Je crée de la musique, poèmes, peinture et producteur/éditeur des vidéos.

  1. Tes influences : Quels artistes t’ont inspiré ? Quels sont tes coups de cœur récents chez les artistes émergents ?

Mes influences : La même année avant de venir au Canada, un de mes pote d’école a fait une fugue, mais avant de partir il a vendu ses trucs a ses amis, pour un peu de cash. Les jeux vidéo, les habits cool etc… moi j’avais acheté un de ses CD un album d’IAM – L’école du micro d’argent. Ma premiere année au Canada, j’ai appris l’album par cœur. Après je me suis dit, peut être je peux écrire mes propres expériences.

Autres grandes influences sont: MC Solaar – Soprano – Tupac Shakur – Nas – Michael Jackson – Outkast….

Honnêtement je ne ressens pas autant de passion dans les artistes émergents. Je trouve qu’il y a beaucoup de RE-MAKE et pas assez de créativité. Ceci me pousse tout de même à continuer d’être créatif. Un nom qui me vient à la tête c’est KOFFE et sa chanson TOAST. Cette chanson me met en bonne humeur chaque matin, en prenant mon café et mon toast.

  1. Ton processus de création : Quel est ton processus de création ? Comment trouves-tu l’inspiration ?

Mon processus de création est une des choses que j’ai apprises à l’école. Je fais comme une présentation en classe.

Je commence par la recherche, en suite je décide du concept ou de la direction que je veux prendre, et puis je travaille dessus. Premier brouillon, révision et puis j’essaie de présenter à un petit public. Finalement je retouche tout pour enfin arriver au produit final.

Par exemple pour ma chanson « I Believe », j’ai d’abord écouté toutes les chansons possible/populaire avec le mot « Believe » ….le but c’est de ne pas refaire la même chose, ou de ne pas copier ou voler sans le savoir.

Cette recherche me permet aussi d’apprendre et de donner hommage correctement aux autres.

(Je fais le même processus pour la peinture, poésie et la musique. Ce processus peut prendre 2 jours, 2 mois ou 2 ans. Je suis patient et je ne force pas si ça n’avance pas.) Shuriken du groupe IAM a dit « On ne peut pas récolter de l’or en semant de la merde »

  1. Franc’Open Mic: Pourquoi tu viens à Franc’Open Mic? Comment vis tu ton art en Français à Toronto ?

Franc’Open Mic  J’ y reviens pour les raison suivantes:

  • C’est cool d’avoir une scène francophone si populaire à Toronto. C’est meme incroyable.
  • C’est un bon public qui apprécie les brouillons aussi bien que les Masterpieces que l’ on présente.
  • C’est un bon show, il y a des « open mic » dont tu veux juste présenter et puis rentrer chez toi, mais au Franc’Open Mic, tu ne te sens pas bien si tu n’as pas vu le show complet. Il y a des talents et du fun, c’est inspirant.
  1. Tes futurs projets: Quels sont tes futurs projets? Où peut-on te suivre (réseaux sociaux, spectacle à venir…)

Je travaille sur une série de peinture, connectée, qui pourrait être présentée ensemble (je n’ai jamais fais ca encore) et j’ai un nouveau Mixtape gratuit sur mon site. Des chansons en français et en anglais.

Le Nouveau Mixtape #reACTIONS

www.donhatali.com – Site principal

https://soundcloud.com/innocent-don-hatali – SoundCloud

https://www.facebook.com/Donhatalicom-156164244402759/?ref=hl – Facebook

https://www.youtube.com/user/MrHatali – YouTube

https://twitter.com/DonHatali – Twitter

https://www.instagram.com/donhatali/ – Instagram


Mélanie raconte... 1 an de FOM

En avril 2018, j’ai débarqué pour la première fois au Free Time Café pour assister à un Franc’Open Mic. J’habitais depuis trois ans déjà à Toronto et même si j’avais déjà entendu le plus grand bien de ces soirées, je n’avais jamais pris le temps d’y aller.

Pour être honnête, bien que le milieu artistique m’ait toujours attirée, j’avais toujours pensé que je n’y serais pas à ma place. Pourtant, dès les premières minutes du spectacle, je me sentais déjà à la maison. La langue bien sur en est sûrement la première raison mais au delà de ça, l’énergie qu’il se dégageait dans ce petit espace m’avait instantanément conquise.

Quand Florian et Cyril ont entonné en coeur avec le public l’hymne qui lançait la soirée, j’avais des étoiles dans les yeux. Puis les artistes se sont enchaînés sur scène et je n’avais qu’une envie : les y rejoindre même si je n’avais jamais fait ça de ma vie. En rentrant chez moi ce soir-là, j’ai renoué avec ma plume alors que je l’avais boudée pendant plusieurs années. J’ai écrit mon premier texte cette nuit-là, inspiré par le thème de la prochaine soirée “À poil” qui aurait lieu en mai.

J’ai réécrit ce texte à peu près 30 fois avant de le présenter sur scène, tremblante, stressée mais (je dois l’avouer !) plutôt fière. C’est donc en Mai 2018 que je fais mes premiers pas sur scène en lisant deux poèmes, l’un d’entre eux truffé de jeux de mots sur le thème de la soirée et le second, plus profond, plus triste et aussi plus spontané qui s’appelait “un jour de plus” et que j’ai depuis transformé en chanson.

En Octobre 2018, j’ai eu la chance de monter sur la scène du Rivoli à l’occasion des 4 ans du FOM. Franck Solo, un musicien de la communauté m’avait proposé quelques semaines plus tôt d’ajouter de la musique sur mes textes. La grande fan de Grand Corps Malade que je suis avait été complètement séduite par l’idée mais j’étais aussi morte de peur. C’est que, moi, la musique, je n’y connaissais rien.

Franck a été adorable, avec une patience infinie, nous avons réussi à concocté une prestation à peu près correcte. L’un des textes était un hommage ironique aux deux organisateurs de la soirée, Cyril et Florian, à qui je serais éternellement reconnaissante. Ca se voulait drôle et piquant, ma manière à moi de montrer mon affection.

Ce soir-là, dans le public, j’ai fait la connaissance de Laurent qui montait sur scène pour la première fois au FOM. Il a interprété une chanson de Renaud, mon chanteur fétiche depuis toujours et j’étais complètement sous le charme. Laurent avait, lui, de nombreuses années d’expérience sur scène. Il est également un musicien chevronné qui, après avoir usé les cordes de sa guitares sur les scènes parisiennes, avait décidé d’apprendre le piano.

Le courant passe entre nous, et pour être honnête, l’idée de mettre du piano sur mes textes me fait planer à dix mille.

Un mois plus tard, à l’occasion du salon du Livre de Toronto, nous proposions la chanson Petit Prince à un public plus que réceptif. Quant à moi, j’étais sur un nuage.

Depuis, Laurent et moi sommes devenus inséparables. J’ai écrit une quinzaine de chansons qu’il a composé. Nos samedis après-midis sont remplis de répétitions et de création musicale. Ces moments de complicité sont palpables chaque fois que nous montons sur la scène du FOM où nous nous produisons chaque mois, sans faute. Depuis, cette première chanson a été enregistrée et est en cours de mixage. Un rêve que j’imaginais même pas avoir est en train de se réaliser sous mes yeux ébahis.

Le plaisir intense que nous avons à créer ces chansons a donné lieu à la création du groupe Mouton Noir, et nous avons même eu l’immense honneur être sélectionnés pour participer au festival Francophonie en Fête. Ce fut un véritable défit pour moi qui n’ai pas une grande expérience de la scène mais il n’empêche que j’ai (littéralement) sauté de joie en apprenant la nouvelle.

Se découvrir artiste, prendre autant de plaisir à écrire et à créer, sont autant de découvertes que je n’aurais surement jamais faites sans Franc’Open Mic. Je me sens tellement chanceuse de faire partie de cette communauté bienveillante qui m’aide chaque jour à grandir et à progresser que je n’ai pas assez de mots pour exprimer ma reconnaissance. Et ça, pour une écrivaine, c’est vraiment frustrant !!