Mélanie raconte... 1 an de FOM
En avril 2018, j’ai débarqué pour la première fois au Free Time Café pour assister à un Franc’Open Mic. J’habitais depuis trois ans déjà à Toronto et même si j’avais déjà entendu le plus grand bien de ces soirées, je n’avais jamais pris le temps d’y aller.
Pour être honnête, bien que le milieu artistique m’ait toujours attirée, j’avais toujours pensé que je n’y serais pas à ma place. Pourtant, dès les premières minutes du spectacle, je me sentais déjà à la maison. La langue bien sur en est sûrement la première raison mais au delà de ça, l’énergie qu’il se dégageait dans ce petit espace m’avait instantanément conquise.
Quand Florian et Cyril ont entonné en coeur avec le public l’hymne qui lançait la soirée, j’avais des étoiles dans les yeux. Puis les artistes se sont enchaînés sur scène et je n’avais qu’une envie : les y rejoindre même si je n’avais jamais fait ça de ma vie. En rentrant chez moi ce soir-là, j’ai renoué avec ma plume alors que je l’avais boudée pendant plusieurs années. J’ai écrit mon premier texte cette nuit-là, inspiré par le thème de la prochaine soirée “À poil” qui aurait lieu en mai.
J’ai réécrit ce texte à peu près 30 fois avant de le présenter sur scène, tremblante, stressée mais (je dois l’avouer !) plutôt fière. C’est donc en Mai 2018 que je fais mes premiers pas sur scène en lisant deux poèmes, l’un d’entre eux truffé de jeux de mots sur le thème de la soirée et le second, plus profond, plus triste et aussi plus spontané qui s’appelait “un jour de plus” et que j’ai depuis transformé en chanson.
En Octobre 2018, j’ai eu la chance de monter sur la scène du Rivoli à l’occasion des 4 ans du FOM. Franck Solo, un musicien de la communauté m’avait proposé quelques semaines plus tôt d’ajouter de la musique sur mes textes. La grande fan de Grand Corps Malade que je suis avait été complètement séduite par l’idée mais j’étais aussi morte de peur. C’est que, moi, la musique, je n’y connaissais rien.
Franck a été adorable, avec une patience infinie, nous avons réussi à concocté une prestation à peu près correcte. L’un des textes était un hommage ironique aux deux organisateurs de la soirée, Cyril et Florian, à qui je serais éternellement reconnaissante. Ca se voulait drôle et piquant, ma manière à moi de montrer mon affection.
Ce soir-là, dans le public, j’ai fait la connaissance de Laurent qui montait sur scène pour la première fois au FOM. Il a interprété une chanson de Renaud, mon chanteur fétiche depuis toujours et j’étais complètement sous le charme. Laurent avait, lui, de nombreuses années d’expérience sur scène. Il est également un musicien chevronné qui, après avoir usé les cordes de sa guitares sur les scènes parisiennes, avait décidé d’apprendre le piano.
Le courant passe entre nous, et pour être honnête, l’idée de mettre du piano sur mes textes me fait planer à dix mille.
Un mois plus tard, à l’occasion du salon du Livre de Toronto, nous proposions la chanson Petit Prince à un public plus que réceptif. Quant à moi, j’étais sur un nuage.
Depuis, Laurent et moi sommes devenus inséparables. J’ai écrit une quinzaine de chansons qu’il a composé. Nos samedis après-midis sont remplis de répétitions et de création musicale. Ces moments de complicité sont palpables chaque fois que nous montons sur la scène du FOM où nous nous produisons chaque mois, sans faute. Depuis, cette première chanson a été enregistrée et est en cours de mixage. Un rêve que j’imaginais même pas avoir est en train de se réaliser sous mes yeux ébahis.
Le plaisir intense que nous avons à créer ces chansons a donné lieu à la création du groupe Mouton Noir, et nous avons même eu l’immense honneur être sélectionnés pour participer au festival Francophonie en Fête. Ce fut un véritable défit pour moi qui n’ai pas une grande expérience de la scène mais il n’empêche que j’ai (littéralement) sauté de joie en apprenant la nouvelle.
Se découvrir artiste, prendre autant de plaisir à écrire et à créer, sont autant de découvertes que je n’aurais surement jamais faites sans Franc’Open Mic. Je me sens tellement chanceuse de faire partie de cette communauté bienveillante qui m’aide chaque jour à grandir et à progresser que je n’ai pas assez de mots pour exprimer ma reconnaissance. Et ça, pour une écrivaine, c’est vraiment frustrant !!